Pour sa soirée de clôture, le Festival Filministes présente le poignant documentaire Comme entendre à travers une feuille de métal de Mariane Béliveau. Intime et poétique, ce film entrouvre une fenêtre sur les vies de trois consommateur·ices de drogues par injection dont les parcours sont empreints de courage et de résilience. Le documentaire révèle la beauté, mais aussi toute la complexité de ces vies en marge. En dépliant méticuleusement les récits de ces personnes à travers leurs rituels, leurs quotidiens et leurs actions, ce documentaire jette un regard sensible sur ces réalités trop souvent réduites à des préjugés. 

Devant certains événements historiques, des générations entières se taisent. Le documentaire Okurimono suit Noriko Oi, une Montréalaise d’origine japonaise, qui retourne à Nagasaki pour vider la maison familiale. Les murs de la maison abritent les fragments d’une histoire, celle de sa mère survivante de la bombe atomique, décédée il y a plus de vingt ans. À partir de discussions avec d’autres survivant·es de l’explosion, Noriko tente de recomposer un récit à la fois intime et politique du Japon après la dévastation nucléaire. Avec douceur, ce documentaire explore l’héritage des traumas. 

Dans un univers complètement excentrique et absurde, le film Band mélange documentaire, fiction et comédie musicale pour nous entraîner dans la quête du groupe The Post Performance Blues Band, composé de trois femmes dans la quarantaine. Excédées de jouer pour des publics minuscules et d'être payées en bières, de jongler entre leur famille et leur art, elles se donnent un an pour devenir des stars de la musique d'avant-garde, sans quoi elles renonceront. En présentant des artistes déjantées, prêtes à tout pour réussir, le documentaire porte à réfléchir à la place des femmes et des personnes non-binaires dans une industrie sous-financée et pleine de préjugés âgistes et sexistes.